L'artiste, Théodora, commente à propos de cette collaboration :
Cette Collection «Madame Rêve» est une invitation à vivre une insolente sensualité de par le choix de ses
matières raffinées et l’exubérance endiablée de ses harmonies colorées. Mes collages sont le fruit d’une mystérieuse attirance pour l’association d’images, jeu
grisant avec le réel & l’irréel pour créer un imaginaire qui respire. J’associe avec exaltation masques africains, sculptures antiques, peintures de la Renaissance et fragments de magazine pour donner naissance à un univers onirique peuplé d’êtres chimériques dont le mystère de
l’âme peut être une invitation à notre propre introspection. J’explore l’univers magnétique du collage depuis 1982 avec une réelle passion pour le papier, à la fois matière & couleur, palette & pinceau, inspiration & expression mais surtout respiration. Chaque création est pour moi une
véritable bouffée d’oxygène, un espace de liberté où tout est possible, où l’imagination vibre et chante au rythme de la passion, en écho avec la musique de l’âme.
Théodora
Théodora construit des corps avec des images – ou des images avec des corps. L’étymologie de personnage renvoie à un mot étrusque qui signifie masque. Nous sommes ce que nous apparaissons; or, ce qui apparaît de nous, c’est d’abord un visage, autrement dit, un masque. Avant le corps, l’allure, la voix, le visage dit. Et ce que le visage dit, ce sont d’abord un regard et un sourire, donc deux yeux et une bouche. L’artiste effectue une série de variations chromatiques et plastiques sur ce thème. Voir, être vu, regarder, fixer, observer, scruter, mais surtout : dévisager. Ce que fait Théodora avec ses collages, c’est dé-visager pour en-visager, autrement dit dé-faire pour faire, dé-composer pour re-composer. Ce perpétuel aller et retour entre ce qui fut [une image] et ce qui advient [un collage] lui permet de montrer des solitudes, des mélancolies, des visages inexpressifs parce que pensifs, absorbés dans ce qu’ils regardent. En regardant ces personnages qui regardent, c’est un peu Théodora que l’on voit - un masque qui baisserait le masque pour montrer un visage qui ressemblerait à un masque. Si l’artiste se cache, c’est pour mieux s’exposer; si elle s’expose, c’est pour mieux se cacher. Regardez-la voir, elle voit de l’autre côté du miroir…
Michel Onfray
Philosophe -Écrivain - Essayiste